Comment la pandémie pourrait nuire aux projets de retraite des Canadiens
En 2020, les plus graves complications de santé liées à la COVID-19 ont frappé les Canadiens âgés de 75 ans et plus. Mais dans l’ensemble, les personnes âgées semblent mieux résister à la tempête financière causée par la pandémie que les jeunes générations. C’est logique : les retraités ne dépendent pas de revenus d’emploi pour répondre à leurs besoins financiers quotidiens, alors les pertes d’emplois entraînées par les fermetures d’entreprises ont eu beaucoup moins de répercussions sur eux du point de vue financier. Les Canadiens plus âgés ont aussi tendance à avoir beaucoup moins de dettes que leurs cadets.
« Les aînés semblent mieux résister à la tempête financière de la pandémie que les jeunes générations, car ils dépendent beaucoup moins d’un revenu d’emploi pour répondre à leurs besoins financiers quotidiens. »
Comme le Globe and Mail l’a signalé, les jeunes travailleurs canadiens ont été plus vulnérables aux répercussions financières de la pandémie. Pour les jeunes épargnants, les perturbations causées par la pandémie pourraient interrompre leur capacité à mettre de côté toute épargne pour leur retraite et nuire à leur potentiel d’accumulation de patrimoine à long terme. De nombreux investisseurs dans la quarantaine ou la cinquantaine ont vu leurs enfants adultes revenir à la maison, ce qui exerce une pression sur leur épargne-retraite – à un moment qui, sinon, constituerait la période pendant laquelle leur revenu est le plus élevé. La volatilité du marché a peut-être nui aux valeurs des placements des Canadiens dont la retraite approche, juste au moment où ils ont besoin de s’ajuster pour recevoir un revenu de retraite à partir de leur épargne accumulée.
Pour de nombreux Canadiens, les perturbations dues à la COVID ont créé de nouvelles préoccupations concernant le moment de prendre leur retraite et le montant à épargner pour y arriver. L’une d’entre elles concerne la santé. En effet, les travailleurs âgés ou immunodéprimés peuvent considérer leur emploi habituel comme un risque pour leur santé. Certains pourraient prendre une retraite anticipée, mais le fait de choisir de recevoir le versement de leur pension même un an ou deux plus tôt pourrait réduire leur revenu de retraite à long terme.
Une autre préoccupation qui concerne l’épargne-retraite des Canadiens est la perte ou l’interruption de leur emploi. Bien que le taux de chômage s’améliore depuis le niveau record atteint en mai (alors que 2,6 millions de Canadiens étaient sans emploi), on dénombrait toujours 1,8 million de chômeurs en septembre. En raison de la perte de leur revenu ou de la baisse des taux d’épargne, un sondage indique que près d’un tiers des personnes âgées de 55 à 64 ans prévoient maintenant retarder le moment de prendre leur retraite.
« Un tiers des Canadiens âgés de 55 à 64 ans prévoient retarder le moment de prendre leur retraite en raison de la perte de revenu ou de la baisse de leur épargne en 2020. »
Malgré le changement et l’incertitude ayant lieu en 2020, le portrait n’est pas si sombre, surtout en ce qui concerne les marchés financiers. La volatilité offre souvent des occasions de placement uniques. À la suite d’une enquête menée conjointement avec l’Institut Angus Reid en mai, nous avons constaté que les Canadiens étaient étonnamment optimistes au sujet des marchés pour l’année à venir malgré la pandémie. Les réponses au sondage ont notamment montré que la plupart des investisseurs canadiens ne changent pas leur fusil d’épaule. Lorsqu’on leur a demandé si la COVID-19 avait modifié leur stratégie de placement à long terme, 76 % des répondants ont répondu négativement, ce qui indique un niveau de confiance encourageant dans leurs projets actuels de placement à long terme. Cette approche à long terme en matière de placements combinée à un portefeuille diversifié et à des réserves liquides suffisantes pour faire face aux situations d’urgence et aux baisses de marché devrait être de bon augure pour leurs projets d’épargne-retraite.