Données mensuelles sur le marché - données au 30 juin 2021
L’attention se concentre sur les statistiques de l’emploi dans un contexte de surveillance de l’inflation
En juin, les marchés ont poursuivi leur reprise de 2021 alors que la vaccination s’est accélérée dans le monde et que la tendance quotidienne du nombre de cas de COVID-19 est demeurée à la baisse, particulièrement en Europe. Les obligations et les actions ont profité du regain d’enthousiasme des investisseurs suscité par la possibilité que soit transitoire, bien que les niveaux élevés dans les données d’emploi aux États-Unis soient devenus la priorité, après d’autres résultats décevants en mai. Les indices obligataires ont augmenté en raison de la baisse des taux d’intérêt à long terme. Les actions de sociétés en croissance ont eu un bon rendement, car l’humeur des investisseurs reflétait leur impression voulant que la croissance économique ait peut-être atteint son sommet. Des signes d’une inflation supérieure ont fait craindre que la Réserve fédérale américaine augmente les taux à un rythme plus élevé. Cependant, la Réserve fédérale a le mandat d’assurer la stabilité de l’inflation et de maintenir le niveau d’emploi maximal soutenable, et le taux d’emploi est loin d’être entièrement rétabli.
Le point de vue de Placements NEI
Les valeurs cycliques stimulent le TSX. Les actions canadiennes ont connu leur meilleur premier semestre en plus d’une décennie, car une solide reprise mondiale et une hausse prévue de l’inflation ont dynamisé les secteurs cycliques comme l’énergie, les matériaux, les finances et le secteur industriel.
Les attentes concernant les taux de la Fed pour 2023 augmentent. La Réserve fédérale américaine a reconnu la reprise rapide de l’économie et la croissance de l’inflation en accélérant le rythme prévu de la hausse des taux d’intérêt. La prévision médiane du Federal Open Market Committee est maintenant de deux hausses en 2023.
Le cycle du marché perd de sa vigueur. Les taux de croissance et d’inflation ont probablement atteint un sommet et devraient ralentir au cours des prochains trimestres. Par conséquent, les marchés entament peut-être une nouvelle phase du cycle, avec des rendements plus faibles dépendant des résultats et des bénéfices.
Équilibrer le double mandat de la Réserve fédérale
Les objectifs de stabilité des prix et d’emploi maximal soutenable de la Réserve fédérale sont collectivement connus sous le nom du « double mandat ». Ces mandats conférés par la loi ont été adoptés dans les années 1970 à la suite d’une période prolongée de stagflation (inflation élevée et chômage élevé). Au cours des premières années de ce mandat, la Réserve fédérale a appliqué sans réserve ses politiques visant à maîtriser l’inflation, croyant que la stabilité des prix mènerait à une croissance économique plus forte et à une augmentation de l’emploi. Ces politiques ont fini par fonctionner. Au milieu des années 2000, l’inflation de base s’est stabilisée à de faibles niveaux, et les taux de chômage étaient également faibles.
Puis, la crise financière mondiale de 2007-2009 a frappé. Cette forte récession a entraîné de façon prévisible une forte augmentation du taux de chômage. Contrairement à l’économie, près de dix ans se sont écoulés avant que les taux de chômage reviennent aux niveaux d’avant la récession, c’est pourquoi cette reprise a été qualifiée de « reprise sans emploi ». La reprise en 10 ans a également mené à une croissance importante des inégalités, selon les données de la Réserve fédérale sur la distribution de la richesse.
Aujourd’hui, l’économie se remet d’une récession causée par la pandémie de COVID-19 beaucoup plus sévère que la crise financière mondiale. Une forte demande, associée à une pénurie d’approvisionnement, provoque une flambée de l’inflation à un moment où des millions d’Américains demeurent sans emploi plus d’un an après le début de la crise.
Source : Bloomberg, Statistique Canada. Données du 30 juin 2021.
Une question demeure : combien de temps la Réserve fédérale peut-elle laisser l’inflation augmenter pour aider à augmenter le taux d’emploi, surtout dans les groupes démographiques où le taux de chômage est plus élevé (p. ex., les travailleurs à faible revenu et de certaines minorités raciales)? Ces vulnérabilités du marché de l’emploi, accompagnées d’une hausse du prix des denrées alimentaires et des ressources, compliquent la réalisation du double mandat de la Réserve fédérale.